Petit historique du bouddhisme au Tibet. L’installation de cette religion remonte au règne du roi Songtsen Gampo (VIIème siècle), un des plus importants monarques tibétains, grand unificateur du royaume et guerrier conquérant. En se mariant avec une princesse népalaise et une princesse chinoise, il instaura un système d’alliance qui permit au Tibet d’acquérir un statut international. De plus, ces princesses permirent l’introduction de la religion bouddhiste, en provenance de Chine et du Népal. La fondation à cette époque du Jokhang et du Potala est décisive et lance le Tibet dans une nouvelle ère.
Plus tard, luttes internes et désunification du royaume firent un peu oublier le Bouddhisme. La deuxième diffusion date du XIème suite à la visite de grands lamas indiens, Atisha ou Padmasambhava, qui initièrent la création de nouveaux monastères et la fondation de l’ordre Kadampa.
La suite est un peu plus compliquée et implique l’invasion des mongols sous Gengis Khan et un lien profond et puissant entre les mongols et les bouddhistes tibétains, des relations en dent de scie avec les différentes dynasties chinoises. En parallèle, s’ajoute la création de nouveaux ordres, l’ascension au pouvoir des Dalaï lamas, des luttes pour le pouvoir etc.
L’histoire du Tibet est donc profondément marquée par l’histoire de la religion. Aujourd’hui, la domination chinoise exclue le bouddhisme de tout rôle politique.
De nos jours, l’importance de la religion pour les tibétains est la même qu’il y a plusieurs siècles.
Dans tout les appartements de Lhasa et du Tibet, une petite place est réservée pour un autel ou siègent plusieurs coupes destinées aux offrandes, des drapeaux de prières, des portraits des éminents lamas du pays ainsi que des foyers ou l’on brule des herbes sacrées. Tous les jours il y a donc une partie du temps réservée à la prière.
De plus, la plupart des tibétains effectue une kora (ou parcours) chaque jour, de préférence très tôt le matin. A Lhasa, il y a trois circuits différents, allant de 800m (Barkor) à 7km (Lingkor). Il s’agit alors de faire tourner des roues de prière tout le long du parcours et de se prosterner devant les figures importantes. Il se peut aussi que les croyants entre dans les temples pour effectuer des offrandes (monnaie, fruits, ...) et alimenter les lampes en beurre de yacks. Ces koras rassemblent autant d’habitants de Lhasa que de pèlerins venus des quatre coins du Tibet spécialement pour prier dans les temples de la capitale.
La vie religieuse des tibétains est aussi rythmée de nombreux festivals qui ont lieu dans les monastères de la région. Ces festivals rassemblent pendant plusieurs jours des milliers de fidèles qui assisteront aux prières récitées par les grands lamas, aux danses traditionnelles et autres rites ancestrales. (photo de Drepung et des peintures qui servent de repères pendant les festivals)
Il faut aussi ajouter qu’il existe encore en grand nombre des « professionnels » de la religion. La plupart des monastères encore en état abrite et continue à former des moines. Il n’y a pas d’âge pour rentrer dans un ordre et il m’est arrivé de voir des moines qui ne devaient pas avoir plus de douze ans. Ils consacreront leur vie à prier, méditer et demander de l’argent aux touristes qui veulent prendre en photo leur salle de prière. Les monastères fonctionnent grâce aux dons qu’effectuent les croyants
Un dernier aspect qui m’a profondément marqué est l’impact de la religion dans la perception de la vie des tibétains. D’une part, ils ont un respect énorme pour la vie, même animale, ne tuant pas animaux plus petits qu’un yack. D’ailleurs, quant ils doivent en tuer un, quand cela est vraiment nécessaire à leur survie, ils doivent rendre la liberté à deux cents poulets et poissons (un nombre du genre). Ceci afin de ne pas entacher leur karma, décisif dans la destination de leur réincarnation. D’autre part, le rapport à la mort est différent du notre. Une fois qu’un proche est décédé, il faut attendre deux jours que l’âme soit partie du corps pour pouvoir effectuer la cérémonie mortuaire. A ce moment donné, le corps ne représente plus qu’un tas de chair, offert à la nature par l’intermédiaire du sky burial. Tout les souvenirs vêtements, photos du morts sont brulés ou donnés et il n’existe pas de lieu pour se recueillir sur le défunt. Le mort est oublié car son âme est peut être déjà réincarnée en yack, en fantôme ou en demi-dieu, cela dépendant de son karma. Tout cela est résumé par la roue de la vie.
Vous expliquer en quoi consistent vraiment les croyances bouddhistes serait vraiment long, d’autant plus que je n’en sais pas grand-chose. Il existe un grand nombre de figures, de bouddhas et de divinités, chacun ayant leur importance dans une mythologie aussi colorée et créative…
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